"Rappeur rural"
MARLY-GOMONT (AFP) - "Je viens pas de la cité mais le beat est bon/je viens pas de Paname mais de Marly-Gomont" : avec un clip amateur sur internet, Kamini, rappeur "rural", a connu rapidement la notoriété en racontant ses souvenirs de gamin noir dans un tout petit village de l'Aisne.
"Marly-Gomont est une chanson qui raconte ma vie", assure le rappeur, assis au pied de la belle maison picarde en briques rouges où son père d'origine congolaise avait installé son cabinet de médecin généraliste au rez-de-chaussée.
Au milieu des bocages & des vaches laitières, le fils du docteur s'est fait traiter de "bamboula", "pépito" ou "la noiraude" à l'école, car "dans la bouche des enfants/réside bien souvent la vérité des parents", si l'on en croit sa chanson.
"Il n'y a pas de bitume/que des pâtures/ça n'empêche que j'ai croisé/pas mal d'ordures", ajoute le texte. Les mots sont durs, mais le ton est sans violence ni rancune. Le clip est même un petit bijou d'autodérision, dans lequel le chanteur promène sa silhouette urbaine au milieu des veaux et des tracteurs, en rappant avec les agriculteurs!
A l'origine, le clip, tourné avec une copine étudiante en audiovisuel, ne devait servir qu'à démarcher les grosses maisons de disques pour enregistrer un album, avec le soutien d'un petit label de Lille, La Plèbe.
Depuis, plus d'un million de personnes ont vu le clip sur www.kamini.fr ouvert le 21 septembre. Une semaine plus tard, le rappeur des champs passait en prime time sur Canal Plus, sans oublier un reportage au 13H00 de TF1 de... Jean-Pierre Pernaut.