A Léo...
Le vers doit faire l’amour dans la
révolte
Au grand dam des désinvoltes
Qui virevoltent
Sèment en vue de la récolte…
J’ai longtemps pansé ma
solitude
À grand renfort de placebos
d’amertume
Des refrains scandés à
titre posthume
Comme autant d’écrins de
papier
Pour des diamants maquillés
Je les ai rêvés
& j’en crève encore
Ils somnolent & ronronnent dans ma
boîte à musiques
Pour mieux me surprendre à
surgir
Aux diables vos vers !
J’ai maintes fois défié
les étoiles filantes
Machinalement, de force
Mais les étoiles filantes ça
file plus vite que ta folie…
Tellement vite
Que les livres n’ont pas le temps de
gercer
Tous ces mots qui te poursuivent
D’une défiante chasse à
l’âme
Ces maux qui défilent
Sur les Champs Elysées de ta
mémoire…
Qui brûlent les priorités
sans s’en apercevoir
L’air de rien
C’est dans l’air du temps
Sur les frises d’écoles
La mélancolie n’y figure pas
& la nostalgie devient obsolète
La démesure des misères,
elle
Y figure, ponctuellement
Elle ne se fait pas prier pour se faire
prêcher
On se penche dessus comme des forcenés
On en oubli souvent de se relever
Le lumbago sera le grand mal du siècle
De notre millénaire
Aux portes d’un avenir science fictif
Assaisonné de désir en
apéritif
Pourrissent nos 21 grammes de surplus
Échoués
& Délaissés
Vendus pour un laissez-passer
Pourtant
On cherche tous
Au fond de notre folie
On cherche des indices de notre défaite
On s’apprend dans la retraite
On se méprend sur les réconforts
On se surprend à y croire encore
Y a pas de loi contre ça
« On naît & on
meurt tout seul » disais-tu
« Entre les deux, ce ne sont
que des faits-divers »
Matthieu I. Nachvé