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Icare : fils des lumières
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14 février 2007

A quand le festival "cuisine & cinéma"

Dieter_Kosslick

BERLIN (AFP) - La Berlinale, et en tête son directeur Dieter Kosslick, part en croisade contre la malbouffe, bien convaincue que le cinéma peut aussi aider à mieux manger.

Pour lui, 7ème art et bonne chère, même combat: "Se battre pour manger bon et sainement, c'est aussi important que se battre pour la diversité du film indépendant", revendique Dieter Kosslick, qui adore enfiler son tablier et passer aux fourneaux. Dans un cas comme dans l'autre, il s'agit, selon lui, de défendre des "petites entreprises", de lutter contre les "monopoles", qu'ils soient de l'image ou du goût.

Celui qui met un point d'honneur à garder son festival le plus politique et le moins commercial possible est, comme cela arrive souvent chez les professionnels de la pellicule, un habitué des bonnes tables. Ce qui l'a poussé à organiser des cours de cuisine dans le cadre de sa Berlinale, festival toujours propice aux nouvelles expériences.

Le principe de ce nouveau programme, "Eat, Drink, See Movies", est simple. Chaque soir est projeté un film ayant pour thème le plaisir des papilles, comme "Sideways", ode à la volupté et au vin californien, ou "The chicken, the fish and the king crab", portrait de Jesus Almagro, élu meilleur cuisinier d'Espagne en 2006. Puis, après la projection, le public participe à la préparation d'une recette illustrant le film, concoctée par un grand cuisinier berlinois : par exemple une daube de joue de boeuf au chardonnay sur son lit de purée de pois, de pommes fruits et de gingembre au Kayang, pour le premier, ou un énigmatique ragoût andalou pour le second.

Dans le même cadre, la réalisatrice Doris Dörrie, petite célébrité en Allemagne, présente "Comment cuisiner sa vie", documentaire sur le "prêtre zen cuisinier" Edward Brown. Elle l'a suivie dans différents centres bouddhistes, où l'Américain transmet son amour de la cuisine partagée en communauté. Il prêche pour le contact charnel des aliments, une lenteur assumée dans la préparation des repas, dénonce les gâchis et s'érige bien entendu contre McDonald's et consorts.

Dans ce documentaire, l'escargot est omni-présent, symbole de l'association "Slow Food", qui compte plus de 80.000 membres aux quatre coins de la planète. Fondée en 1986 en Italie, puis devenue internationale en 1989 à l'issue d'un congrès à Paris, elle travaille à la sauvegarde des traditions culinaires, promeut les alimentations locales et lutte contre la "standardisation du goût".

Une cause de plus en plus défendue au cinéma, comme en témoigne "Le marché de la faim" ("We feed the world"), de l'Autrichien Erwin Wagenhofer, documentaire apocalyptique dénonçant les conséquences de la mondialisation dans l'assiette de "M. Tout le monde", qui sort début mars en France. Et surtout "Fast food nation" de Richard Linklater (sélection officielle du prochain Festival de Cannes), adaptation du best-seller éponyme du journaliste Eric Schlosser, pamphlet au vitriol du fast-food et de ses implications sanitaires, sociales, économiques et environnementales sur la société américaine.

"Pour le président de Slow Food, l'Italien Carlo Petrini, il est important de manger équitable, propre et bon. Je partage ce point de vue", affirme Dieter Kosslick. "Ca devrait aussi être la règle pour les festivals de films", plaide-t-il.

Par Fabien NOVIAL

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