Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Icare : fils des lumières
Icare : fils des lumières
Derniers commentaires
6 novembre 2006

Dieu est "in"

Bible

BERLIN (AFP) - Jésus ne dit plus le Pater mais le "Notre Mère et Père qui êtes aux Cieux", avant de "faire son comeback", plutôt que de ressusciter. En Allemagne, de nouvelles traductions plus ou moins heureuses de la Bible voient le jour, avec la volonté affichée de dépoussiérer le texte.

Dernière en titre, la "Bible dans une langue juste" (Bibel in gerechter Sprache) a pour ambition de redonner aux femmes la place qu'elles méritent dans le texte sacré. Et de mettre mieux en valeur la culture juive et les rapports de force sociaux. Dans la version élaborée à partir de l'hébreu et du grec par 52 spécialistes de la Bible (dont 10 hommes) en majorité protestants, Jésus s'adresse à ses "frères et soeurs", à ses "prochains et prochaines", et interpelle les "pharisiens et pharisiennes." Il n'est plus le "fils" mais "l'enfant" de Dieu.

L'appellation "Seigneur", trop virile, est abolie au profit de "Dieu", ou "l'Eternel" voire "l'Eternelle." Par contre, cette traduction évoque "le diable" mais ne fait pas mention d'une quelconque "diablesse", relève avec un rien de perfidie le théologien Jens Schröter, dans le magazine Der Spiegel.

"L'une des grandes idées de la Bible, c'est la justice. Il nous fallait une traduction qui rende justice aux femmes, aux Juifs, aux défavorisés", se défend Hanne Köhler, pasteur et coordinatrice du projet, qui a duré 5 ans. Il a été financé par des dons d'un montant de 400.000 euros. "Il ne s'agit pas de dire que cette version est meilleure que celle de Luther", référence des protestants allemands, précise Mme Köhler.

Les opposants de ce projet lui reprochent de privilégier le "politiquement correct" par rapport à la vérité historique, ou d'alourdir inutilement le texte. Les 20.000 premiers exemplaires de cet ouvrage de 2.400 pages, présenté en octobre à la Foire du Livre de Francfort, ont été écoulés en deux semaines.

Le débat qui a entouré la sortie de cette Bible féminisée n'est cependant rien comparé à la polémique suscitée par la "Volxbibel" (Bible du peuple) de l'excentrique "pasteur indépendant" Martin Dreyer fondateur du mouvement chrétien alternatif des "Jesus Freaks" (fous de Jésus). "Les jeunes se posent beaucoup de questions sur Dieu, et ils devraient trouver les réponses dans la Bible. Mais pour eux c'est un vieux bouquin poussiéreux qui traîne chez grand-mère", raconte cet éducateur, qui travaille dans un centre pour jeunes de Cologne (ouest). "Je me suis demandé quelles images Jésus utiliserait aujourd'hui", explique l'ancien étudiant en théologie. Le résultat? Jésus fait un "comeback" plutôt que de ressusciter, et multiplie les "hamburgers" plutôt que les pains. Dans la parabole dite du "fils prodigue", le héros de l'histoire dilapide son héritage dans les boîtes de nuit et se retrouve à "nettoyer les toilettes chez Mac Donald's."

Le livre, imprimé à 5.000 exemplaires, a été épuisé en quelques jours. Une deuxième édition est en préparation. Un forum internet a été créé pour permettre aux volontaires de contribuer au projet. On peut aussi y télécharger des passages liturgiques en guise de sonneries de téléphone portable. La "Volxbibel" est une traduction du seul Nouveau testament: les quatre évangiles, les Actes des Apôtres, les épîtres et l'Apocalypse. Martin Dreyer entend désormais s'attaquer à l'Ancien: "J'ai rencontré un groupe de hip hop, nous voudrions transcrire des psaumes pour en faire du rap."


Pour ne pas gâcher le peu de quoefficient intellectuel alloué à l'espèce humaine, votre humble narrateur vous informe que la foi et/ou la croyance est une affaire individuelle. En aucun cas il ne serait question d'interprêter un livre saint (quelque soi sa confession) de façon massive. Imposer une ligne de conduite ne serait que pur caprice

Publicité
Commentaires
Icare : fils des lumières
Publicité
Archives
Publicité